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J'avançais.
J'errais sur des routes parsemées d'inconnus, qui ne me regardaient jamais.

J'écoutais le silence.
Brisé par les battements de mon coeur longtemps saigné, dont les blessures s'étaient lentement refermées.

Je laissais derrière moi mes sentiments.
Je jettais des regards interrogateurs et inquiets aux passants. Beaucoup semblaient heureux, deux par deux, main dans la main, avançant vers un horizon que je n'arrivais pas à voir.

Je me sentais seule.
Je croisais sur la route des personnes qui savaient me faire sourire. Un grand jeune homme aux cheveux longs en faisait encore partie, et j'étais fière d'avoir pu conserver son amitié.

J'ai percuté un mur sombre.
Au delà, tout était noir. Je venais de perdre un être qui laissait un vide immense dans mon coeur. J'étais déboussolée. Je percutais sans les voir des personnes qui me jetaient plus loin, ou au contraire me montraient le chemin.

J'ai senti une main sur mon épaule.
Une main compatissante, compréhensive. Elle me murmurait des mots, je les remplissais de sens à mon tour. Mais un jour, elle m'a dit qu'elle devait s'éclipser.

J'ai compris son importance.
Elle me manquait. Terriblement. Je n'osais plus avancer ni bouger, de peur de briser l'équilibre des choses.

J'ai attendu.
Elle est revenue me chercher. Elle n'était pas beaucoup présente, du moins pas autant que je le souhaitais, et cela me causait une peine immense. J'étais torturée par des sentiments que je n'osais pas libérés.

Je lui ai tout dit.
La main apaisante s'est brusquement retirée de mon épaule, effrayée et surprise. J'ai voulu la saisir, elle s'est éloignée, chaque jour davantage. Désormais, j'essaye de la rassurer. Je voudrais qu'elle revienne et murmure à nouveau à mon oreille. J'aime sa voix. Mais avec ou sans elle …


J'avancerai.