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Rêve ta vie en couleur ...

Jeudi 1er octobre 2009 à 22:09



Le vide. J'ai l'impression de tomber sans cesse dans un gouffre de tristesse. Qu'ai-je fait ? J'ai apporté toute ma compassion à une personne qui en avait besoin. J'y ai mis toute ma force, toute ma compréhension, ma joie ... Je voulais forger une amitié. Notre amitié. Et toi ? Que souhaitais-tu, au fond ? N'ai-je pas été ce qui te manquait ... ? Je voulais t'aider à guérir. Et maintenant ? Maintenant ... Les gens nous regardent. Est-ce cela qui t'effraie ? As tu peur que tes secrets soient répandus ? As tu peur de ce que peuvent penser les autres ? As tu peur de moi ?... Ou est-ce simplement que tu ne veux plus de notre amitié ... ?
Te rappelles tu ce jour où, en attendant mon train dans cette gare ardennaise, je t'ai dit qu'un jour je t'emmenerai là bas, et que nous visiterions les plus beaux endroits de cette région ... ? Ce n'était pas des paroles en l'air. C'était ce que je souhaitais faire avec toi.
Te rappelles tu le soir où tu m'as proposé d'apprendre ta langue ? Je t'ai dit que je serai persévérante, que j'y arriverai. Mais sans toi, cela m'est impossible. Minä olen ... Je ne peux finir ma phrase. Il me manque les mots. Il me manque ce qui pourrait me faire avancer. Il me manque un ami. Et cette absence m'est insupportable, car elle réside dans mon coeur, et non autour de mon être...
Le fait de te voir constamment, d'entendre le son de ta voix, ton rire ... De sentir ton regard fuyant, tandis que des mots franchissent tes lèvres à l'intention d'une personne qui n'est pas moi ... J'ai si mal. Je souffre davantage qu'il y a quatre mois... Car à ce moment là, je ne me sentais pas si proche de toi. Je n'osais penser te connaître aussi bien, connaître tes pensées les plus sombres ... Je n'étais pas ton amie. Mais ... étais-je vraiment ton "amie" ?
Et si dans le fond, tout n'était que mensonge ? Si tout cela n'était qu'un jeu ? T'es tu servi de moi ? Ai-je eu un jour la moindre place dans ton coeur ?
Tant de questions douloureuses ... Auxquelles tu ne répondras sûrement jamais. Suis-je condamnée à souffrir ?


Je ne peux balayer le passé pour admettre le futur


♪ *

[Fantasy - Mendelssohn]

Jeudi 24 septembre 2009 à 21:44



" Comme un fou va jeter à la merhttp://thil.cowblog.fr/images/coiff004.jpg
Des bouteilles vides et puis espère
Qu'on pourra lire à travers
S.O.S. écrit avec de l'air
Pour te dire que je me sens seul(e)
Je dessine à l'encre vide
Un désert

Et je cours
Je me raccroche à la vie
Je me saoule avec le bruit
Des corps qui m'entourent
Comme des lianes nouées de tresses
Sans comprendre la détresse
Des mots que j'envoie

Difficile d'appeler au secours
Quand tant de drames nous oppressent
Et les larmes nouées de stress
Etouffent un peu plus les cris d'amour
De ceux qui sont dans la faiblesse
Et dans un dernier espoir
Disparaissent

Tous les cris les S.O.S.
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Dont les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoile sur les rochers

Et j'ai ramassé les bouts de verre
J'ai recollé tous les morceaux
Tout était clair comme de l'eau
Contre le passé y a rien à faire
Il faudrait changer les héros
Dans un monde où le plus beau
Reste à faire ... "


Et toi, que vois tu dans notre futur ? 


♪ *


[Tous les cris les SOS - Balavoine]

Jeudi 18 juin 2009 à 12:56

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"Elle a des mains de pianiste". C'est ce que tu as dit à ma mère lorsque je suis née. Peut-être que cette petite phrase a scellé une partie de mon destin : la musique. J'ai grandi en chantant et dansant devant ma télévision, à voir et revoir des opéras qui me sont encore chers :  La Traviata de Verdi, Carmen de Bizet, Don Giovanni de Mozart ...
Te rappelles-tu le jour où Papa m'a acheté un petit et vieil orgue d'église ? C'est ainsi que j'ai débuté : sur un petit clavier qui vombrissait quand on l'allumait, et qui dégageait des odeurs de bougies et d'encens. Mémé et Maman avait scotché une bande de papier avec les notes, elle n'y est plus désormais. J'ai appris des morceaux simples : "Ah vous dirai-je maman", "J'ai du bon tabac", "Au clair de la Lune" ... Mais ce sont ces petits morceaux qui m'ont donné envie de faire de la musique. Je ne savais quel instrument choisir, même si le violoncelle a toujours été un coup de coeur. Finalement, je me suis tournée vers le piano, comme tu l'avais prédit. J'ai eu mon piano à Nöel. C'est, je pense, un des plus beaux cadeaux que j'ai pu recevoir. Mais le destin a encore joué en ma faveur : un jour plus tard et je ne l'avais pas, fini la musique, on remballe tout, basta. Tu sais, la petite cassette que je t'avais faite, elle est encore près du radiocassette... Peut-être même encore à l'intérieur ... Elle est là où tu l'as laissée. Lorsqu'on est petit, on ne se rend pas toujours compte du bonheur que peut procurer le fait de jouer : je n'étais pas très assidue. Pourtant, tu m'as toujours félicitée et encouragée. "Un jour, on fera de toi une organiste". C'était un de tes rêves, n'est-ce pas ? Je ne le réaliserai sûrement jamais, malheureusement ...
Il y a quelques années, tu as eu comme projet de m'acheter un nouveau piano. Il faut dire que le mien n'est plus vraiment adapté à ma façon de jouer ... Qu'importe, c'est toujours mieux que rien. En fin de comptes, on a dit : "Elle ne jouera pas du piano encore très longtemps, et puis ça coute cher ...". Dommage. Et puis le temps passant tellement vite, m'écouter par téléphone et regarder des films n'était plus suffisant. Tu aurais tout donné pour revenir ici de nouveau, m'écouter et m'applaudir ... Alors, tu as pris une décision : "On va lui acheter un piano pour quand elle vient ici ". Tu savais qu'il ne te restait plus beaucoup d'années à vivre, tu avais le droit de t'offrir ces derniers instants de bonheur avec ta petite fille, et je me devais de les réaliser du mieux que possible. C'est ce que j'ai fait. Je suis sûre que tu te rappelles ces moments, où pendant que je jouais, tu venais m'écouter et m'applaudissais. Tu étais la personne pour qui j'aimais jouer. Pour qui je jouais.
Les dernières semaines, je jouais presque tous les soirs, en particulier ce magnifique Nocturne op.9-2 de Chopin, que tu adorais... La veille de l'accident, j'ai voulu te jouer quelque chose. Maman n'a pas voulu parce qu'il était tard ... "Tu joueras demain". Cette phrase a résonné en moi, et j'ai entendu une petite voix dans ma tête me dire "Et s'il n'y avait pas de demain ?". Et elle avait raison. Malgré la douleur, la peur et la tristesse à l'idée que tu puisses partir, j'ai joué. J'ai même magnifiquement joué. Je n'étais pas stressée, non, parce que je ne jouais pas pour ces spectateurs anonymes. Je jouais pour Toi. Je jouais car j'avais le sentiment que si je m'arrêtais, tu partirais. Est ce que tu as su que j'avais été la meilleure pianiste du concert ce jour là ? Que j'ai été félicitée ? J'aurais voulu te le dire ... "Pépé, j'ai très bien joué cette après midi !". Le lendemain, tu étais parti. Lorsque je suis revenue dans cette maison vide de toi, j'ai eu si mal ... Tout était rempli de ton souvenir, d'un tableau à ta petite fourchette. Et ton fauteuil... À mes yeux, c'est une relique : je ne m'asseyerai jamais plus dans ce fauteuil, parce que c'est le tien, encore aujourd'hui.
Personne n'était capable de parler, de te dire adieu. J'ai fait ce que personne d'autre ne pouvait faire. Je t'ai rendu un magnifique hommage. Je t'ai offert ce que tu m'as apporté : la musique. Le Nocturne op.9-2 a résonné dans cette église, vide de fleurs, pleines de pleures. Je l'ai joué, j'ai trébuché, mais je l'ai joué. Je me suis écroulée. J'avais tout dit. J'aurais pu après ça tout arrêter, mais j'ai continué, parce que c'est ce que tu aurais souhaité. Malgré la douleur, je joue encore.
J'ai réussi l'examen. Tu aurais été fier de moi, n'est ce pas ? Je me devais de réussir, pour toi.
Ce matin, j'ai joué le Nocturne. Mais il n'est plus comme avant ... Il manque quelque chose ... Pépé, parfois, j'ai le sentiment d'entendre ta voix murmurer à mon oreille :


"C'est bien, je suis fier de toi, M'Bée"
 


[Nocturne op.9-2 - Chopin]

Mercredi 10 juin 2009 à 21:37

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J'avançais.
J'errais sur des routes parsemées d'inconnus, qui ne me regardaient jamais.

J'écoutais le silence.
Brisé par les battements de mon coeur longtemps saigné, dont les blessures s'étaient lentement refermées.

Je laissais derrière moi mes sentiments.
Je jettais des regards interrogateurs et inquiets aux passants. Beaucoup semblaient heureux, deux par deux, main dans la main, avançant vers un horizon que je n'arrivais pas à voir.

Je me sentais seule.
Je croisais sur la route des personnes qui savaient me faire sourire. Un grand jeune homme aux cheveux longs en faisait encore partie, et j'étais fière d'avoir pu conserver son amitié.

J'ai percuté un mur sombre.
Au delà, tout était noir. Je venais de perdre un être qui laissait un vide immense dans mon coeur. J'étais déboussolée. Je percutais sans les voir des personnes qui me jetaient plus loin, ou au contraire me montraient le chemin.

J'ai senti une main sur mon épaule.
Une main compatissante, compréhensive. Elle me murmurait des mots, je les remplissais de sens à mon tour. Mais un jour, elle m'a dit qu'elle devait s'éclipser.

J'ai compris son importance.
Elle me manquait. Terriblement. Je n'osais plus avancer ni bouger, de peur de briser l'équilibre des choses.

J'ai attendu.
Elle est revenue me chercher. Elle n'était pas beaucoup présente, du moins pas autant que je le souhaitais, et cela me causait une peine immense. J'étais torturée par des sentiments que je n'osais pas libérés.

Je lui ai tout dit.
La main apaisante s'est brusquement retirée de mon épaule, effrayée et surprise. J'ai voulu la saisir, elle s'est éloignée, chaque jour davantage. Désormais, j'essaye de la rassurer. Je voudrais qu'elle revienne et murmure à nouveau à mon oreille. J'aime sa voix. Mais avec ou sans elle …


J'avancerai.

Vendredi 29 mai 2009 à 19:46

Ce matin, le noir a envahit mon esprit.

Assise parmi eux, je ne me retrouvais pas. Pour la première fois, je me suis sentie étrangère de leurs discussions.

"Arrêtez s'il vous plait, ça me démoralise vraiment ..."

Qu'ont-ils fait ? Ils n'ont pas compris ... Ils ont insisté. C'est comme s'ils avaient appuyés sur ma tête pour que je reste below the water line ...
Je me noie peu à peu dans mon désespoir. Même son arrivée ne m'a pas égayée, au contraire.
Tous ces mots que je lisais, ou du moins que je tentais d'apprendre, ils ne voulaient pas rentrer : ils percutaient un épais mur noir dans mon esprit.

Saturation. Leurs rires, leurs taquineries, je ne les supportais plus. Je ne supportais plus la chaleur de cette pièce, la pression sur mes épaules, sur mon crâne qui menaçait d'exploser.

- "Je sors, je vais faire un tour ..."
- "Oui bonne idée, j'viens avec toi !"
- "Non je ... je vais faire un tour ..."

Rangeant mes affaires à la hâte, je déambule dans des couloirs vides, à la recherche d'un air meilleur. Dehors, m'accoudant au parapet, je contemple sans le voir le décor que je cotoie depuis presque deux ans. Perdue. Que suis-je venue chercher ? Je ne le sais pas exactement ... Peut-être ai-je quitté cette salle dans l'espoir qu'il s'inquiète pour moi, qu'il me rejoigne ... ?
Soudain, j'aperçois celui qui me console quand je vais mal, et j'allais mal, justement. Avec quelques mots, quelques simples mots, il a réussi à appaiser ma souffrance ... Un peu.
Moins déboussolée, je suis retournée parmi eux.
Qu'aurais-je fait, sans ma bouée de sauvetage ? J'étais littéralement en train de péter les plombs et de sombrer ...
Et il n'est pas venu, lui. Il ne viendra sûrement jamais, je dois me faire une raison : pourquoi lui plairais-je ? Je ne dépasserai sûrement jamais le stade de camarade ...


Je me détruis toute seule.

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